Bonjour Morgane Merteuil [1]. On ne se connait pas personnellement mais je vais me permettre de te tutoyer (à la québécoise) car je trouve cela plus chaleureux et respectueux. C’est la deuxième fois que je lis dans un de tes articles de blog [2] ou dans ton bouquin [3] ta position matérialiste sur la légitimité – ou non – de parler pour les autres et/ou uniquement pour soi (dont Christine Delphy est la représentante la plus connue en France, et que tu cites souvent). Et précisément les hommes au nom des femmes et du féminisme, les allié.es au nom des travailleuses et travailleurs du sexe (TDS), tel que tu l’énonces ici : « Je vous encourage donc, cher collègues et alliés masculins, à prendre la parole, mais pour aborder VOS problématiques, pas utiliser les nôtres et les conflits entre féministes pour faire avancer votre cause, même si c’est une cause que je partage également. »
Je suis évidemment implicitement visé par ton point de vue [4], qui fait partie d’un vieux débat – que j’appelle « le procès en légitimité » – que nous n’avons cessé d’avoir dans les mondes queers montréalais, et que nous n’avons jamais véritablement résolu, m’amenant personnellement à embrasser par la suite les réflexions post-queer pour tenter de le dépasser (ce qui n’est pas aisé). Je ne chercherais pas ici à te convaincre ou à me justifier, mais à souligner certaines limites stratégique que je perçois dans ton approche idéologique, et cela en puisant dans mes connaissances et expériences académiques, éducatives, syndicales et militantes. Sachant que je suis convaincu que nos approches respectives, aussi respectables l’une que l’autre, s’appuient chacune sur des partis-pris paradigmatiques peut-être inconciliables, mais pas forcément antithétique (au moins du point de vue de l’action politique).
Le binarisme identitaire sexuel réifié : essentialisme et exclusion/oppression des identités tierces ou fluides
Une des choses qui me chicotte beaucoup dans ton analyse et tes récriminations que tu qualifies avec humour de « misandre », c’est l’essentialisme sous-jacent qu’elles portent, en réactivant la binarité des identités sexuelles. De fait, celles et ceux qui ne correspondent pas aux binarismes du sexe, du genre, de son expression, et de l’orientation sexuelle (Genderbreadperson [5]) sont exclu.es et peut-être oppressé.es par l’analyse matérialiste. C’est l’approche queer qui met l’accent sur cette réalité : les rapports sociaux – et notamment le sexe et le genre – sont pensés en continuums. Car les queers ont aussi pris en compte, au-delà des inégalités de sexe et de genre, les personnes pour qui les deux pôles normatifs du sexe, du genre, de l’attraction sexuelle et de l’expression du genre ne sont pas satisfaisants ou même reconnus : les personnes intersexuées, intergenres (ou genderqueers), transsexuelles, transgenres, androgynes, bispirituelles, etc. Ainsi, penser en continuum et non plus uniquement en pôles bigenristes qui s’affrontent par intérêts divergeant et par domination, c’est la manière queer de lutter politiquement. Lutter par exemple contre le monolithisme, l’hégémonie, la misogynie, l’efféminophobie, la transphobie, le phallocentrisme et le consumérisme du mainstream gai d’un côté ; et la misandrie, la transphobie, l’islamophobie, et l’abolitionnisme prostitutionnel d’une partie des féminismes. Cela afin de prendre en compte pour de vrai le B et le T (et le I ?) des mondes LGBBTTQII. Prendre en compte celles et ceux qui sont justement oppressé.es par le binarisme des cultures matérialistes gaies (au sens propre) et féministes (au sens figuré). Prendre en compte les plus oppressés des minorisés, les marginaux, même s’il reste du chemin à faire pour les personnes trans, intersexuées, malades – séropos VIH/VHC – et/ou souffrant de handicap, et bien sûr, les TDS.
Cet essentialisme matérialiste n’est pas nouveau, et il a été critiqué par nombre de féministes ou de philosophes. Mais là où le bas blesse selon moi, c’est que c’est justement cet essentialisme qui constitue la colonne vertébrale de l’abolitionnisme prostitutionnel, et donc cela me met mal-à-l’aise, même si bien évidemment, les féministes abolitionnistes n’ont pas l’exclusivité ou même la vérité épistémologique sur les matérialismes (moi non plus d’ailleurs).
Qu’est-ce que la légitimité ?
Seules les personnes concernées directement par une cause sociale, un combat politique, une situation d’inégalité, une oppression spécifique, seraient donc légitimes pour en parler et la défendre ? Ainsi, les allié.es, les chercheur.es, les politicien.nes, les syndicalistes et les autres citoyen.nes devraient se taire et seulement écouter en toute circonstance ? Par exemple, comme je ne suis pas travailleur du sexe ou que je suis un homme, je devrais me taire à propos de travail du sexe ou de féminisme ? Est-ce qu’avoir été rémunéré une fois pour faire une scène post-porno ou avoir donné des faveurs sexuelles contre de la drogue font d’une personne un travailleur du sexe ? Selon moi non, puisqu’il ne s’agit pas d’un moyen de subsistance. Mais cette personne a pu effleurer cette expérience, et de toute manière c’est à elle, et elle seule, de se définir. Et d’autre part, pourquoi préjuger que je m’identifie comme un homme ? Parce que j’ai un prénom masculin ? C’est le cas de beaucoup des mes ami.es montréalais.es qui se considèrent comme genderqueer, entre homme et femme ou à la fois homme et femme. Qui parmi eux/elles seraient autorisés à parler de féminisme ? Celles/ceux dont le sexe génétique est femelle ? Et les personnes trans MtF alors ?
Autre exemple. Mon travail principal est éducateur en école primaire. De ce fait je passe mon temps à déconstruire les stéréotypes sexuels auprès des enfants. Car au Québec, la « théorie du genre » qui n’existe pas, ne pose même pas question et fait partie intégrante du programme scolaire depuis longtemps. Mais au sein même de mon école, dont l’équipe pédagogique est largement féminine, ce n’est pas toutes les femmes ni tous les hommes qui se préoccupent de ces questions. Je suis donc souvent plus féministe que certains hommes et certaines femmes. Suis-je donc non légitime à parler des féminismes ou à déconstruire certains féminismes parce que je serais un homme ?
La position de sujet : vérité à géométrie variable ?
Donc au delà de l’identité formelle ou perçue par autrui des personnes (je préfère moi m’intéresser à l’autodétermination), il me semble que c’est plutôt la question de qui parle et d’où il parle qui compte, car le sujet prend une place primordiale dans l’analyse de la société (je ne le fais d’ailleurs pas systématiquement en introduction de mes articles, car j’oublie, bêtement). En effet selon Michel Foucault et en simplifiant, les sujets ne sont jamais neutres puisqu’ils sont toujours insérés dans des rapports de pouvoirs conscients ou non, qui leur sont favorables ou pas. En tant que sujet – et en tant que « sachant » – on n’est jamais neutre. Alors avant de parler d’un objet quelconque il conviendrait selon moi que chacun.e se situe, avec sa subjectivité et ses partis-pris idéologiques, de manière à ce que les interlocuteurs/rices soient capables de nuancer, mettre en contexte le savoir proposé, et pour relativiser si nécessaire sa légitimité et celle de son discours. Il n’y a donc pas de vérité discursive absolue, mais toujours relative, pas plus celle des concerné.es que celle des autres selon moi. Mais plutôt une multiplicité de point de vue qu’il serait douteux de disqualifier par le seul principe du parti-pris paradigmatique.
J’en veux pour preuve la lutte contre l’homophobie. J’ai entendu des horreurs comme des merveilles de la part de personnes LGBT ou hétéro. Le fait que je sois gai ne fait pas de moi une personne plus ou moins légitime que les autres pour parler d’homosexualité et critiquer les politiques institutionnelles. Je ne comprends donc pas ton assertion suivante : « mais elle sera d’autant plus pertinente qu’elle est menée par des femmes, qui, de par leurs propres expériences et réflexions, les remettront en cause ». Elle exige plus d’explications de ta part, car la réciproque n’est pas vraie : certaines femmes et/ou féministes disent et font des choses épouvantables (pensons aux Femen).
Sciences sociales, information, éducation, liens affectifs et travailleurs sociaux : parler par les autres
Bien sûr, il n’est pas question non plus d’oblitérer la question de la légitimité à parler d’objets dont nous ne sommes pas parties-prenantes. Mais d’autres formes de légitimité existent. Celles des chercheurs en est une. Elle appelle une méthodologie sérieuse et des gardes fous permanents, qui permettent non pas de parler pour les autres, mais par les autres. Certaines personnes ne veulent ou ne peuvent pas se mettre politiquement ou médiatiquement en avant, mais peuvent partager leurs expériences à travers des entretiens avec des chercheurs qui ont le devoir éthique de fidèlement reproduire leurs paroles. C’est aussi le cas des travailleurs sociaux, et je ne cherche pas ici à me légitimer parce que je suis intervenant social auprès des travailleurs du sexe de rue montréalais (mon deuxième emploi). L’éducation, l’information sert aussi à transmettre des connaissances, les connaissances des premier.es concerné.es. Les liens affectifs aussi : je n’ai pas choisi d’avoir une grande partie de mes ami.es qui ont exercé.es ou exercent le travail sexuel (je ne choisis pas mes ami.es en fonction de leur travail) ; mais j’ai envie de défendre leurs droits et militer pour améliorer leur condition de vie. Comme syndicaliste, il m’arrive aussi de défendre les droits de travailleurs et de travailleuses qui n’exercent pas le même métier que moi. C’est aussi ça le syndicalisme : s’unir pour être plus fort, et gagner.
Le capital symbolique : mettre ses privilèges au service de ceux qui en ont moins ou même pas du tout
Quand Judith Butler, Gayle Rubin, Angela Davis, Élisabeth Badinter ou Viviane Namaste prennent position pour la décriminalisation du travail sexuel, faudrait-il déligitimer leurs opinions du simple fait qu’elles ne sont pas travailleuses du sexe ? Dans les luttes des minoritaires, la parole des premier.es concerné.es et souvent inaudible, et il faut que certaines personnes au pouvoir symbolique fort s’expriment pour que les revendications des minorisé.es soient entendues. D’autant plus au sein du système républicain français qui écrase les aspirations des minoritaires au nom d’un universalisme ethnocentré.
L’abolition de l’esclavage aurait-elle pu se faire sans les allié.es blanc.hes ? Avoir des privilèges ne constitue pas en soi une impossibilité de parler pour, par ou au nom des autres. C’est la manière dont on utilise ses privilèges – bien souvent non choisis – qui selon moi est importante. Je suis donc circonspect vis-à-vis d’une position matérialiste qui disqualifie systématiquement tout discours non mandaté par les premier.es concerné.es.
La non mixité : toujours les premier.es concerné.es d’abord !
Cela étant dit, il est évident – et c’est une condition sine qua none de la recherche scientifique – que l’expérience subjective des premier.es concerné.es doit être primordiale. Elle doit fournir le socle de toute revendication politique, sanitaire, sociale ou professionnelle. Et pour cela, la non mixité est un outil politique indispensable : apprendre de soi par l’entre-soi, combler le besoin affinitaire et sécuritaire. Mais selon moi, la non mixité est un des moyens stratégiques de lutte politique et non une finalité, car sans mixité, pas de re-connaissance, pas de solidarité, pas d’allié.es, pas de coalition, pas de changement social.
Mais il s’agit là de mon propre parti-pris paradigmatique queer, que le féminisme matérialiste considère souvent comme feminism free parce qu’il exclurait le genre. Je crois que le queer est plutôt feminism integrated, que contrairement aux matérialismes, il embrasse la fluidité du genre (continnum vs bigenrisme). Au même titre que la lutte aux LGBTphobies et à la putophobie, que l’anti-racisme, que la critique du néolibéralisme, que l’humanisme… le féminisme est une des valeurs queers intersectionnelles. Si le féminisme noir et latina a effectivement pensé en premier l’intersectionnalité, la lutte contre le VIH l’a réalisé politiquement. Utilisons cet expérience.
En 2013, l’intersectionnalité et le droit à l’indignation n’appartiennent à personne, et le queer revendique effectivement une approche (non matérialiste) inclusive d’identité parapluie, qui aplanit parfois la domination masculine, car il privilégie la question de la complexité des continuums identitaires, entre auto-attribution et assignation multiples et personnalisées. On a en fait ici affaire à deux présuppositions idéologiques différentes (intersectionnalité à penser vs intersectionnalité intégrée), que je ne considère pas comme fondamentalement opposées, mais plutôt comme politiquement distinctes, car fruit d’une coupure épistémologique générationnelle, mais pour autant, pas moins solidaires. Ces partis-pris idéologiques mettent en œuvre des stratégies distinctes et parfois perçues à tort comme concurrentielles dans le champ militant, alors qu’elles ne font que souligner leurs limites respectives. De toute manière, je partage l’avis de Gayle Rubin quand elle explique que le féminisme n’est pas « le lieu privilégié d’élaboration d’une théorie de la sexualité. Le féminisme est la théorie de l’oppression des genres. Supposer par automatisme que cela en fait la théorie de l’oppression de la sexualité montre une incapacité à distinguer le sexe comme genre, d’une part, et le désir érotique, de l’autre » [6] (d’où la prégnance de l’abolitionnisme prostitutionnel parmi les féministes matérialistes). C’est peut-être cette rupture épistémologique qui fait que je suis en désaccord avec certaines parties de ton texte (car je m’abstiendrais bien de critiquer celle sur les rapports avec tes clients).
Premiers concernés versus observateurs : un vieux débat épistémologique
La tension entre la légitimité des premier.es concerné.es et la légitimité des observateurs ne date pas d’hier. Déjà au début du XXème siècle le débat faisait rage entre les ethnologues et les sociologues. Les premiers pensaient que c’est seulement avec un regard extérieur (étique) qu’on pouvait percevoir des catégories, des faits sociaux, etc. que les autochtones – aveuglés par leur ethnocentrisme, leur habitus et leur système symbolique limité par les catégories grammaticales spécifiques à leur langage – ne pouvaient percevoir. Les deuxièmes pensaient que seul le regard intérieur (émique) permettait d’accéder de manière privilégiées aux catégories, faits sociaux, etc. de leur société. Aujourd’hui il est d’usage de ne plus opposer émique et étique mais de saisir la complexité socioculturelle et les ordres/rapports sociaux qui l’organise au travers de la multiplicité des points de vue, sans en exclure les uns au profit des autres.
Ainsi, « le marxisme [ou matérialisme] est probablement le système conceptuel le plus souple et le plus puissant pour analyser l’inégalité sociale. Mais les tentatives de faire du marxisme le seul et unique système d’explication de toutes les inégalités sociales ont été pitoyables. Le marxisme est hautement efficace pour les champs sociaux pour lesquels il a été créé – les relations de classe sous le capitalisme » [7]. C’est là les limites du matérialisme pour questionner les enjeux identitaires et sexuels, et par conséquent le travail sexuel. Ce que les féministes abolitionnistes – hyper matérialistes – ne veulent justement pas voir.
Le féminisme ou le travail sexuel ne sont pas que l’affaire des femmes ou des TDS mais aussi des autres citoyen.nes : droits humains, droits du travail, droits communs
Je te cite encore une fois : « Pour tout dire, je ne pense pas que ce soit à vous de décider qui des féministes abolitionnistes ou travailleuses du sexe ont raison en terme de féminisme. […] je ne suis vraiment pas certaine que ce soit le rôle que vous ayez à jouer ». Et pourquoi pas ? Ai-je besoin d’être noir pour dénoncer le racisme ? Ai-je besoin d’être musulman pour dénoncer l’islamophobie ? Ai-je besoin d’être une femme pour dénoncer le sexisme ? Ai-je besoin d’être gai pour dénoncer l’homophobie ? Ai-je besoin d’être trans pour dénoncer la transphobie ? Ai-je besoin d’être séropo pour dénoncer la sérophobie ? Ai-je besoin d’être handicapé.e pour dénoncer le capacitisme ? Ai-je besoin d’être exploité.e pour dénoncer le capitalisme ? Ai-je besoin d’être TDS pour dénoncer la putophobie ? Tu l’auras compris, je ne le crois pas et je ne pense pas qu’il s’agisse là d’une stratégie politique véritablement efficace pour viser le changement social et l’égalité de tou.tes. La sexualité – et la manière dont les sociétés se la représentent, l’organisent et parfois la contraignent, appartient à tout le monde. Ainsi chacun.e est légitime dans ce débat citoyen. C’est en tout cas le choix stratégique que nous avons fait à l’Alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe (AFS, Canada) : privilégier l’inclusion de tou.tes et capitaliser sur les apports de chacun.e, sans préjugés sur leurs identités revendiquées ou assignées ou leurs positions comme sujets, sans injonction à l’auto-censure. Mais peut-être qu’en France le contexte appelle d’autres types de stratégies, et je me garderais bien de dire au STRASS ce qu’il a à faire.
En espérant que cette « réponse » n’aura pas été perçue comme trop pompeuse ou pédante (on m’en a déjà fait le reproche par ailleurs et sur d’autres sujets, mais j’ai bien sûr des tas de défauts), j’espère qu’il permettra d’engager une conversation sereine et constructive si tu en as envie ou si d’autres sont intéressé.es.
Post-scriptum (je suis un sale type cis, queer et intello)
Morgane Merteuil, 27 août 06:51 :
« ben en fait si, je trouve ça trop pompeux et pédant, et du coup j’ai aucune envie de te répondre. D’abord, tu m’assommes de théories et références universitaires alors que je parle avant depuis une position subjective et volontairement assumée comme telle. Et ensuite j’ai aucune envie d’engager un débat avec quelqu’un qui ne s’identifie pas comme TDS, parce que j’ai rien à te prouver, j’ai pas à te convaincre, et je me fous de ton avis. Enfin, ton commentaire (par sa longueur et son ton) illustre juste totalement ce qui me saoule depuis un moment avec les mecs cis du mouvement queer qui à chaque fois qu’on remet en cause leur légitimité dans certains débats vont nous prouver par A+B que si ils sont tout aussi légitimes que nous. donc ça va quoi. »
Lorsque j’ai publié mon premier article déconstruisant l’abolitionnisme prostitutionnel [8], qui n’ait pas le fruit d’un point de vue plus ou moins subjectif ou objectif qu’un autre, je l’ai proposé au STRASS en l’envoyant à sa secrétaire générale, qui ma ajouté comme membre du groupe facebook STRASS sans que je ne le lui demande. C’est pourquoi je pensais qu’un échange de points de vue était possible suite à ses critiques. Visiblement non (mon commentaire a même été supprimé de son blog). Je me pose donc des questions sur les mixités (homme/femme, TDS/allié.es) revendiquées par le STRASS. Sont-elles sincères et ouvertes, ou simplement instrumentalisées en vue de produire une hiérarchisation des oppressions ? Même si ça sent la naphtaline, il s’agit de leur problématique interne qui ne me concerne pas… Mais en tout état de cause, j’ai quitté le groupe facebook STRASS, ayant pour principe de ne pas participer à des groupes qui autorisent les insultes publiques et le dénigrement identitaire.
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Notes :
[1] Secrétaire générale du STRASS depuis juin2011 : http://site.strass-syndicat.org
[2] Merteuil, Morgane. Réflexions d’une pute anti-clients, hétérophobe et misandre. Blog « Langues de putes », 24 août 2013. URL : http://languesdeputes.wordpress.com/2013/08/24/reflexions-dune-pute-anti-clients-heterophobe-et-misandre
[3] Merteuil, Morgane. (2012). Libérez le féminisme ! Paris : l’Éditeur.
[4] C’est quatre jours après la publication de mon deuxième article sur l’abolitionnisme prostitutionnel (http://www.alliancefeministesolidaire.org/2013/08/abolitionnisme-prostitutionnel-de-la-pathologie-au-crime.html) que Morgane Merteuil a écrit son billet de blog auquel je réponds ici.
[6] Rubin,Gayle. (2010). Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe. Paris : Éd. Epel, p. 202
[7] Rubin, Gayle. (2010). Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe. Paris : Éd. Epel, p. 205
[8] Barraud, Sébastien. Abolition de la prostitution : féminisme imposteur, Alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe (AFS), Montréal, 17 mars 2013.